Les nouveaux chiens de garde
Les média : un contre pouvoir ? Bien difficile à croire lorsque l’on ouvre les journaux où que l’on regarde les informations télévisées… Reprenant l’expression que Paul Nizan avait consacré a certains intellectuels dans les années 30, les dénonçant comme chiens de garde du capitalisme, Serge Halimi démontre dans les nouveaux chiens de garde que les média, loin d’être un quelconque contre pouvoir, sont bel et bien au service d’une idéologie qu’ils sont prêts à défendre bec et ongles : le libéralisme pour seul horizon.
Dans un livre court, qui comprend beaucoup d’exemples et de citations pour appuyer les propos, Halimi s’en prend aux rapports qu’entretiennent les journalistes avec les politiques et les grands groupes industriels.
Journalisme de connivence, que la détention de la quasi-totalité des médias par quelques grands industriels ne fait que renforcer.
S’il existe bien des journalistes qui tentent de faire correctement leur travail, ils doivent faire fasse à la pression des patrons et à la précarité.
D’autres à l’inverse, font preuve d’omniprésence : Ils squattent plateaux télés, colonnes dans les journaux, rayons des librairies, ou temps d’antenne à la radio. Ceux-ci ont donc tout l’espace pour véhiculer leurs idées et n’hésitent pas à se renvoyer l’ascenseur.
Cet essai démontre la nécessité pour la démocratie que le pouvoir se mêle de la question des média, non pour les rendre serviles mais bien au contraire pour qu’ils puissent avoir une expression libre qui ne soit pas celle de la pensée dominante.
"Les nouveaux chiens de garde"
Par Serge Halimi, Liber-Raisons d’agir,
édition augmentée 2005